Le violoncelle poilu

samedi 12 juillet 2014
par  Cyril Naudin
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"Le violoncelle poilu" d’Hervé Mestron - Syros


Hervé Mestron a écrit ce recueil de trois nouvelles dans le cadre de sa résidence d’écrivain à l’Historial de la Grande Guerre en 2007.


Dans la première nouvelle éponyme, l’auteur propose au lecteur d’adopter le point de vue du violoncelle de Maurice, jeune musicien engagé comme brancardier dans les tranchées.


Dans une sorte de journal intime, l’instrument à cordes décrit l’horreur de la guerre : les obus qui sifflent, les morts qui se comptent par dizaines, les hommes qui reviennent du front en ayant perdu un bras ou une jambe "dans le meilleur des cas", la peur des soldats, l’humidité, les "bestioles", la boue, la puanteur... toutes ces "souffrances terrestres" qui font le quotidien des hommes au front.


Au milieu de cet enfer, une phrase de Beethoven, interprétée par ce violoncelle perclu d’humidité et par Maurice, "les membres engourdis et les doigts malhabiles", va faire jaillir une lumière du trou noir.


"A la fin, l’illumination se lit encore sur le visage des soldats. Pas un ne parle, pas un ne bouge. Ils guettent le retour d’un soleil intérieur. Et toi, tu rejoues encore, oubliant l’ombre des morts qui nous entoure".


Malheureusement, quelques jours plus tard, un obus détruira le violoncelle. "Une sensation de froid se propage dans ma caisse, depuis la pique jusqu’au sifflet. Je suis en miettes. J’ai explosé en mille morceaux, pareil à un verre sur du carrelage. Mes cordes pendouillent dans le vide, mon souffle s’amenuise. Je ne souffre pas, non, j’ai seulement l’impression d’être entré dans le néant".


Fin de la partition ? Non, car l’âme de l’instrument est intacte ! L’habileté d’un camarade de Maurice, charpentier de son état, permettra que s’accomplisse, là, au milieu des tranchées, une véritable résurrection.



Pistes pédagogiques :


Ce texte, d’une trentaine de pages, est parfaitement accessible à des lecteurs de cycle 3. La seule difficulté que certains enfants pourraient éventuellement rencontrer est l’utilisation, dans le texte, du vocabulaire relatif aux parties du violoncelle. Un lexique pourra donc leur être fourni avant d’aborder la lecture, sous la forme d’un schéma par exemple (cf ICI).


Cette nouvelle peut constituer le point de départ à un projet d’écriture : il s’agira, à partir d’un corpus de textes décrivant le quotidien des poilus dans les tranchées, de construire le journal intime d’un objet cher aux soldats (son sac, son crayon, la photo de sa famille...) en adoptant son point de vue.


 


Pour aller plus loin ...


Sur le site officiel du centenaire, voir le projet mené par l’école de Wattwiller.


Sur le site de l’école L’orée du bois de l’Académie de Nice, voir le résumé du livre et l’avis d’élèves de CM2


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